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La ruine de la chapelle St.
Maarten |
Le château de Barberouse est un château-fort disparu. Ce château se trouvait à Nimègue (Gueldre), dans l'actuel parc « Het Valkhof », au bord du centre de la ville.
L'histoire du château commence déjà au 8ème siècle. Nimègue était alors une ville-frontière de l'Empire franc.
Vers 776, le roi franc Charlemagne (742-814) fit construire un palais au Valkhof. Personne ne sait à quoi ce palais ressemblait, mais celui-ci était vraisemblablement un complexe en bois. Charlemagne y séjournait régulièrement et il y vécut probablement aussi un certain temps.
Charlemagne décéda en 814. Il eut de nombreux descendants et l'Empire franc fut de ce fait partagé en plusieurs royaumes [en savoir plus]. A la fin du 9ème siècle, Nimègue faisait partie du royaume de Francie orientale. Les Normands attaquèrent alors le pays, pénétrèrent jusqu'à Nimègue et se retranchèrent dans le palais. C'est alors que le roi de Francie orientale Louis III le jeune (env.835-882) vint mettre le siège devant Nimègue. Les Normands quittèrent alors la ville, mais mirent le feu au palais...
La chapelle St. Nicolas |
Les empereurs germaniques séjournèrent régulièrement au palais jusqu'au milieu du 11ème siècle. En 1047 cependant, le duc de Lorraine et le comte de Flandre se révoltèrent contre l'empereur germanique Henry III. Le palais fut alors incendié, et après la destruction, les empereurs ne s'y rendirent plus très souvent.
Ce n'est qu'un siècle plus tard que les empereurs germaniques s'intéressèrent de nouveau à l'emplacement du palais. En 1152, l'empereur Frédéric Barberousse commença soudain à y construire un château fort. La chapelle St. Maarten qui existe encore aujourd'hui fut vraisemblablement aussi construite à ce moment-là (voir première et dernière photo). Quand Frédéric Barberousse décéda en 1190, le château n'était toujours pas terminé. Il fut probablement achevé par le deuxième fils de Frédéric, l'empereur Henry VI.
Maquette du château
disparu, Les deux chapelles qui existent
encore aujourd'hui sont marquées en
bleu: |
Le château consistait alors en un certain
nombre d'ailes d'habitation avec un haut donjon au milieu
(voir maquette). L'ensemble était alors
vraisemblablement déjà entouré par un mur
d'enceinte (les tours de défense de l'enceinte ne furent
ajoutées que plus tard).
Le château resta aux mains des empereurs germaniques jusqu'au milieu du 13ème siècle. C'est alors que l'empereur (non sacré) Guillaume I avait besoin d'argent. Il donna donc le château en gage au comte Otton II de Gueldre. Mais la dette ne fut jamais remboursée, alors le château et la ville de Nimègue tombèrent finalement aux mains des comtes de Gueldre. Ceux-ci firent ensuite agrandir le château. Vers 1450, celui-ci avait dans les grandes lignes déjà pris sa forme définitive.
L'intérieur de la ruine de la chapelle St.
Maarten. |
Le château eut aussi à souffrir de la guerre! En 1543, Nimègue revint aux Habsbourg (comme le reste de la Gueldre). Puis la guerre de 80 ans éclata (1568-1648), après quoi la ville et son château tombèrent aux mains des Espagnols. Sur ce, en 1590, des troupes d'état sous le commandement du prince Maurice d'Orange attaquèrent le château et tirèrent dessus au canon. Le château fut alors sévèrement endommagé et fut en plus pillé.
En 1785, le stathouder Guillaume V d'Orange-Nassau vint s'installer avec sa famille au château. Du fait des rivalités entre les Patriotes et les Orangistes, Guillaume trouvait en effet sage de s'éloigner un peu de La Haye. Guillaume et sa famille vécurent deux ans au château. En septembre 1787, ils repartirent pour La Haye.
En 1794, les Français attaquèrent les Pays-Bas. Si l'armée française bombarda la ville de Nimègue à l'artillerie lourde, le château ne fut que légèrement endommagé. Pourtant, celui-ci ne fut pas remis en état. L'administration de la Gueldre prétendait que la restauration et l'entretien du château coûtaient trop d'argent, et décida donc de le faire démolir. Les matériaux de construction furent vendus au plus offrant. Seules les deux chapelles purent être sauvées de la destruction.
A l'occasion de la fête « Nimègue Deux Mille Ans », en 2005, le donjon fut temporairement reconstruit (voir photo).
L'emplacement du château disparu est aujourd'hui un parc. Il est libre d'accès.
Photo ci-dessus: la chapelle
St. Nicolas.
Het Valkhof Voerweg Nijmegen
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Texte: Mathieu Fannee
Bibliographie:
Eliëns, F.M., J. Harenberg (1984). Middeleeuwse kastelen van Gelderland. Uitgeverij Elmar b.v., Rijswijk, p.159-165;
Kuipers-Verbuijs, M.J. et al (1997). Ruïnes in Nederland, Waanders Uitgevers, Zwolle, p.152-156;
Reijen, Paul E. van (1976). Middeleeuwse kastelen in Nederland, Unieboek b.v., Bussum. (3de herziene druk), p.50-51;
http://www.absolutefacts.nl/kastelen/data/valkhofnijmegen.htm;
http://www.bertsgeschiedenissite.nl/middeleeuwen/eeuw9/eeuw9lagelanden4.html;
http://www.kasteleninnederland.nl/kasteel154.php;
http://nl.wikipedia.org/wiki/Valkhof;
http://www.valkhof.nl/Geschiedenis.htm;
Illustrations:
(maquette)
auteur inconnu /
Nederlandse Kastelenstichting, trouvé sur
http://www.kastelenbeeldbank.nl/Gelderland/Valkhof-Nijmegen/index.htm;
(photos des deux chapelles) Mathieu Fannee;